La propriété Fortaleza, à côté du cimetière.

# Immeuble annexe, propriété de Belkins #

[Jeanette a bassiné le chauffeur avec des sujets aussi futiles que le temps, la mode, le fard à paupière bleu devenu "too much", toute une théorie ! Mais elle le fait avec un sourire si désarmant, qu'il en est presque triste quand il s'arrête devant la grille et qu'elle cesse enfin son babillage. Jeanette regarde le cimetière, et la grande propriété juste à côté.]

Jeanette - Vous êtes sûr que c'est la bonne adresse ?

Chauffeur - Ben, 1050 Union drive, La Fortaleza. C'est ici.

[Jeanette lit sur la devanture "Propriété Fortaleza : défense d'entrer". La maison en elle même donne la chair de poule : en haut d'un petit monticule, l'air pas ou peu entretenue. Les murs grisâtres et les volets de bois qui claquent finissent de rendre le décor du cimetière lugubre et effrayant.]

Jeanette - J'arrive pas à croire qu'elle habite vraiment ici. Mais bon c'est une bizarre, alors ! Ben je dois quelque chose pour la course ?

Chauffeur - Non, j'ai été payé d'avance. Alors à une prochaine fois, mademoiselle. Bonne soirée !

[L'enthousiasme naturel de Jeanette tombe sur un bien gros obstacle. Cet endroit ! Elle se force à sourire et approche de la grille. Elle repère une mini caméra au dessus de la grille. Elle y sourit en faisant un signe, mais rien. Elle hésite à sonner. C'est alors son petit sac qui vibre.]

Jeanette - Oh oui, c'est vrai, le téléphone de Belkins...

[2 messages, elle ne l'a pas entendu vibrer dans la voiture, trop occupée à bassiner le chauffeur. Son numéro est enregistré, elle le rappelle.]

Belkins - All... nette... axi... où es-t... ?

Jeanette - Euh, excusez moi, mais on capte très mal ici. Vous avez dit quoi ?

Belkins - ... enl... Thelm... part...

Jeanette - Bon écoutez, je suis arrivée chez Thelma, là... Je vous rappelle depuis son téléphone, parce que là, je comprends rien !

[Elle raccroche et... VLAMMM... Elle se retourne en sursautant. Une sorte de majordome est de l'autre côté de la grille.]

Majordome - C'est une propriété privée !

[Jeanette sourit. Elle commence à comprendre d'où vient la sympathie de Thelma. Un cadre jovial, des employés souriants... Non vraiment, s'il ne faut pas critiquer le cadre de vie de Thelma, cela expliquerait bien des choses.]

Jeanette - Oh, oui je sais, je suis venue voir Thelma.

[Il a l'air de réfléchir, puis l'interphone crachote une voix féminine.]

Voix - Amenez la moi.

[Jeanette continue de sourire. Elle n'a pas reconnu la voix de Thelma, mais elle l'a plus souvent entendu crier que parler, donc... Le majordome ouvre la grille et la fait entrer.]

Jeanette - Ben merci.

[une fois qu'elle est entrée, il referme la grille. Le crissement de rouille qu'elle laisse entendre colle bien avec le décor. Jeanette le suit sur le petit sentier montant jusqu'à la porte. Elle s'ouvre. Un portier de chaque côté. Jeanette doute de plus en plus, mais trop tard, elle est entrée.]

Jeanette - Quel accueil ! Elle sait y faire hein, Thelma ?

[Jeanette observe les alentours, mine de rien. Elle repère alors un sentiment bizarre. Elle a sent ça quand elle croisait Thelma chez Belkins. Son nez la démange, elle se sent mal. Cette fois-ci, ça va plus loin que la simple envie d'éternuer : c'est bien plus fort et bien plus incontrôlable. Elle se sent paniquer, sans savoir pourquoi, une peur incontrôlable, comme une phobie.]

Jeanette - C'est... bizarre ici, vous auriez pas une fuite de gaz ?

[Elle sent peu à peu la tête lui tourner, elle a du mal à mettre un pied devant l'autre. Elle observe enfin. Si l'extérieur est lugubre, l'intérieur est chic et soigné. Il lui semble que l'extérieur est un décor, d'ailleurs... Un grand escalier en bois laqué couvert d'un tapis rouge monte jusqu'au premier, où une grande porte est cernée de tableaux de maîtres et détail intriguant : les fenêtres sont toutes... bouchées par des briques ! De l'extérieur on y voit rien, mais immédiatement Jeanette comprend. Elle se rappelle les histoires de vampires que les lycans se racontent parfois le soir, autour d'un feu dans les bois, pour se faire peur.]

Jeanette - C'est une... propriété de... vampires !

[Le mal-être grandit, encore et encore et quand la grande porte en haut des escaliers s'ouvre et qu'une ombre en sort, elle s'écroule. Allongée au sol, elle ne comprend toujours pas la cause de son malaise, mais elle sait que c'est pire au fur et à mesure que l'ombre approche.]

Jeanette - Qui êtes-vous ? Où est Thelma ?

[Ce que Jeanette identifie comme deux gardes humains viennent la relever et la mettre à genoux devant la grande vampire qui se tient devant elle.]

Maîtresse - Thelma ? Une de ses congénères ?

Majordome - Oui, maîtresse, il semble. Elle l'a rencontré chez Belkins.

Maîtresse - Très bien, faites le nécessaire.

Majordome - Ce sera fait, maîtresse.

[La vampire approche de Jeanette. Celle-ci se laisse faire, d'abord parce que son état la laisse quasiment sans force, ensuite parce qu'elle doute que lutter maintenant serait très judicieux. Elle a compris qu'elle n'est pas chez Thelma, au moins ça...]

Jeanette - Non... Laissez moi partir, je me suis trompée d'adresse c'est tout.

[Sans lui répondre, la vampire lui saisit le menton, lui fait lever la tête, ensuite elle lui ouvre la bouche. Jeanette se demande ce qu'elle lui veut, jusqu'à ce qu'elle comprenne : elle observe ses dents, comme pour un animal.]

Maîtresse - Bonne dentition. Elle a l'air en bonne santé, pourquoi est-elle aussi faible ?

[Le majordome lui attrappe la main et lui fait une légère entaille, puis lui prend du sang.]

Jeanette - Aïeuh ! Mais... Arrêtez ça, je veux m'en aller. Laissez moi partir !

SLAP !

[Le majordome n'est qu'un humain, mais il lui a retourné la tête en une simple gifle, c'est dire son état de faiblesse. Elle ne se l'explique toujours pas. On ne lui a rien injecté, un gaz peut-être...]

Majordome - Tais toi, esclave ! Tu parles quand on t'interroge et tu obéis aux ordres.

[Jeanette est choquée. Les larmes lui montent aux yeux. Trop d'émotions d'un coup. Elle ne se contient plus et laisse les larmes couler, dans l'indifférence générale.]

Maîtresse - Procédez à l'interrogatoire, pour commencer.

[Jeanette commence à pleurer, donc à faire du bruit. Le son contrarie apparemment la maîtresse qui fait signe au majordome.]

Maîtresse - Vous m'avez encore ramené une chouineuse. Occupez vous d'elle et voyez pour l'autre "Thelma". Et enfin, faites la donc taire !

[Ni une ni deux, Jeanette sent la force d'un coup brutal asséné dans son cou, puis... elle tombe, assommée.]